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Cet accord enregistré à Fort Saint-David, les commissaires anglais, accompagnés de Boscawen, s’embarquèrent le 7 août à bord du Tartar. En même temps qu’eux partit le lieutenant Clive, qui avait été nommé en cette qualité au mois de février précédent, en remplacement de Cope nommé capitaine. Cette association de Lawrence et de son jeune subordonné devait avoir les plus grandes conséquences dans l’avenir.

L’inventaire prit à peu près le reste du mois : les commissaires anglais avaient comme instructions de reprendre la ville telle quelle, sauf à discuter ensuite, et c’est seulement le 1er septembre que Madras leur fut rendu. Les rapports du Fort Saint-David nous disent que ce fut au milieu de la plus grande joie de la population. Barthélemy, Moreau, et les fonctionnaires, officiers et soldats français revinrent immédiatement à Pondichéry. L’occupation de Madras avait duré exactement trois ans moins dix-sept jours.

Boscawen, maître de la place, ne se montra pas plus généreux envers ceux qui lui portaient ombrage que ne l’avait été Dupleix pour la population qu’il avait voulu obliger à venir s’installer à Pondichéry ; seulement les passions de Boscawen furent plus religieuses que politiques : Boscawen était un protestant rigide.

Le 29 août, avant même d’être rentré officiellement en possession de la ville, il avait propose au conseil de Saint-David de renvoyer en Europe tous les catholiques qui avaient été traîtres à la Compagnie et particulièrement quatre prêtres de la grande église de la Ville-Blanche et, de plus, Quentin de la Métrie et Barneval, qu’il considérait comme les plus grands ennemis que la Compagnie ait eus. Les raisons d’agir contre les prêtres étaient, d’après lui, leur influence sur les bateliers qu’ils pou-