Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/543

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valent empêcher de servir les Anglais et aussi la connaissance de leur commerce, qu’ils essaieraient certainement de détruire ou de paralyser, en fortifiant l’établissement de Saint-Thomé. Les commissaires de leur côté proposaient de confisquer les églises catholiques et les biens des personnes qui avaient vécu sous la protection française. Quant à celles qui ne s’étaient pas réclamées de notre protection, notamment les macouas, elles pourraient continuer à vivre à Madras et même à y avoir une église spéciale, mais à condition qu’elle fût petite et desservie par un prêtre portugais[1].

Le Conseil de Saint-David répondit à ces suggestions par une lettre du 3 septembre. Il acceptait la confiscation des biens des particuliers qui s’étaient accommodés de notre domination ; les autres paieraient une plus-value de leurs biens, mais ne pourraient pas résider dans la Ville Blanche, à l’exception de Madame de Medeiros, en récompense de ses anciens services. Les Arméniens, eux aussi, ne pourraient pas habiter la Ville Blanche. Quant aux prêtres, le Conseil jugeait également désirable leur renvoi en Europe, mais il estimait que l’affaire dépendait uniquement de Boscawen. Enfin, il ne considérait pas la Métrie et Barneval comme des traîtres, mais comme des hommes ayant agi d’une façon indigne (very ungenerous).

Boscawen répondit à cette lettre que ce n’était pas tous les prêtres catholiques qu’il voulait renvoyer en Europe,

  1. Tous les renseignements relatifs tant aux prêtres et aux églises catholiques qu’à la Métrie et Barneval sont extraits des deux volumes suivants des Archives de Madras :

    Vol. général 17 : Public to England (1er janvier 1749-12 février 1760).

    Vol. général 57 : Public Consultation du Fort Saint-David pour l’année 1749.