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utiles dont la concordance, en la plupart des cas, permet de dégager une politique nette et précise. Elles nous donnent aussi sur certains personnages des jugements fort libres bien que parfois très différents. Dumas par exemple a des partisans déterminés et des adversaires non moins résolus ; la Bourdonnais par contre n’a que des juges peu bienveillants qui même avant l’affaire de Madras apprécient très sévèrement son caractère et ses procédés.

Quels étaient ces correspondants ?

C’étaient d’abord les deux ministres Orry et Machault, qui se succédèrent au contrôle général des finances, et l’on sait que la Compagnie des Indes dépendait de la direction de nos finances autant sinon plus que du ministère de la marine.

C’étaient ensuite les directeurs de la Compagnie : David, Dumas, Duvelaër, Castanier, Cavalier, d’Espréménil, Godeheu, d’Hardancourt, Lenoir, Michel, Saintard, qui siégèrent ensemble ou se succédèrent au Conseil de la Compagnie jusqu’en 1749.

C’étaient enfin les parents ou amis particuliers de Dupleix comme Bacquencourt, Choquet, Saint-Georges et sans doute plusieurs autres dont nous verrons les noms après 1750 ; mais par une circonstance regrettable et dont nous ignorons le motif, aucune de leurs lettres ne nous a été conservée jusqu’en 1749 et il faut nous contenter de celles des ministres et des directeurs de la Compagnie.

§ 1er.

Les lettres des ministres, fort peu nombreuses[1], préparées sans doute par leurs commis, se ressentent de leur

  1. B. N. 9.150. p. 1-4 (lettres de Machault) ; p. 83-96 (lettres d’Orry).