Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/553

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accordé dans les termes les plus affectueux de la part du ministre et de la Compagnie ; mais lorsque je le reçus, mon zèle ne me permit point d’en profiter… » (B. N. 9169. p. 24-26).

Déjà, en effet, Dupleix était engagé avec l’Angleterre dans sa grande lutte pour la suprématie du Carnatic et du Décan et, ainsi qu’il ne cessera de l’écrire jusqu’en 1754. il ne croyait pas pouvoir quitter Pondichéry avant qu’elle ne fut terminée.

Ce fut assurément son honneur d’avoir sacrifié son repos et peut-être les intérêts de sa famille à ce qu’il considérait comme son devoir envers le pays et l’histoire lui doit cet hommage attristé qu’il perdit à ce jeu et son poste et sa fortune. En attendant, malgré sa clairvoyance dans l’affaire de Madras et son héroïsme dans la défense de Pondichéry, il n’avait encore acquis aucun titre à une gloire immortelle. Il avait seulement témoigné dans ces deux circonstances qu’il était doué d’une âme peu commune pour briser les résistances et surmonter les difficultés. Il n’avait rien créé ; les circonstances qui seules font les hommes n’étaient pas encore venues.

Mais quel homme supérieurement armé pour le jour

    compte au roi, nous le sollicitons d’obtenir de Sa Majesté quelque marque d’honneur proportionnée à l’importance d’un service aussi éclatant.

    Le ministre a déjà approuvé que nous vous annoncions qu’il voudra bien encore demander au roi une place pour vous dans la direction de la Compagnie, place que personne n’a mieux méritée que vous et qui en vous associant à notre administration flatte également tous les membres qui la composent. Comme cette place se trouve même quant à présent être surnuméraire, c’est une preuve de notre empressement à vous la procurer, parce que vous serez le maître de rester ou de retourner aux Indes avec ce titre ou, quand le cas arrivera de venir en France, occuper la première place vacante, qui par cet arrangement vous sera destinée… » (B. N. 9169. p. 25-26).