Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/61

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Lorsque Dupleix fut nommé gouverneur, il l’en félicita comme d’un acte de justice. Et il ajoutait :

« On attend de vous une plus saine politique dans les traités et dans les affaires qui ont rapport au commerce, plus de sagacité à distinguer les intérêts de ceux qui vous feront quelques offres spécieuses, faute que je crois irréparable dans laquelle est tombé Dumas dans son traité pour les roupies et les pagodes. On attend de vous un meilleur choix dans les marchandises que la Compagnie doit recevoir… ce choix a été bien négligé depuis quelques années à la côte et je n’ai jamais rien vu d’aussi pitoyable que les cargaisons qui nous sont venues cette année de Pondichéry. Le commerce de l’Inde demande aussi un protecteur ; il le trouvera dans vous… Mettez tout en usage pour le faire fleurir, comme vous avez fait à Bengale… »

« Je ne puis me refuser le plaisir de vous dire tout celui que m’ont donné vos lettres, écrivait-il dix-huit mois plus tard, le 1er novembre 1741. Toutes celles que vous m’avez écrites me sont bien parvenues avec leur duplicata et je vous assure que quand il y aurait eu des duplicata des duplicata, je les aurais lus avec autant de satisfaction. Je vois avec un plaisir infini et je sens jusqu’au fond du cœur que l’absence n’a point diminué les marques d’amitié que vous m’avez toujours données à Bengale et je puis vous assurer que je mérite plus que personne que vous conserviez ces sentiments qui sont en tout conformes aux miens à votre égard. »

Ce sujet lui était cher, car il y revenait trois mois plus tard et même dans la suite :

« Je vous assure, écrivait-il le 10 février 1742, que je ressens vivement le plaisir qu’il y a d’avoir des amis essentiels tels que vous sur lesquels l’absence n’opère aucun changement. Je puis bien vous assurer que vous m’êtes présent partout et que je bénis tous les jours le moment qui m’a conduit à Bengale. Si j’y ai eu quelque mal, je suis bien récompensé par l’acquisition que