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j’y ai faite de votre amitié. Conservez la moi toujours en retour de celle que je vous ai vouée et que rien ne pourra jamais altérer. »

La même année à la suite des événements de Mahé qui avaient gravement compromis les intérêts de la Compagnie, Godeheu comme beaucoup d’autres estimait que seul Dupleix était capable de la tirer d’affaire :

« Je souhaite, écrivait-il le 17 novembre 1742, que l’on vous connaisse mieux que l’on fait encore. C’est dans des occasions aussi scabreuses que l’on force le monde à nous rendre toute la justice qui nous est due. Je ne dis pas pour cela qu’on ne vous la rende dès à présent, mais les services passés ne sont presque rien avec une Compagnie. Vous l’avez éprouvé et il faut, en les mettant à part, que vous tâchiez de répondre à l’opinion où l’on est que vous êtes notre ange tutélaire sur qui tout le monde a les yeux. »

Oui, continuait-il dans une autre lettre du 28 lévrier 1745 :

« il viendra un temps où l’on ouvrira les yeux sur vous et on reconnaîtra les bons services que vous avez rendus… je sais bien que vous ne faites pas des miracles, cela n’est point du ressort de l’humanité, mais je sais que vous avez été utile et que vous êtes encore, sans vous flatter, très nécessaire à la Compagnie. »

Passons sur les sièges de Madras et de Pondichéry, que nous retrouverons à l’histoire de la guerre avec les Anglais. Lorsque cette guerre fut terminée, chacun s’attendait à voir Dupleix revenir en France. Godeheu lui offrit sa maison de Lorient :

« Je vous y recevrai, écrivit-il le 17 mars 1749, avec autant de plaisir que j’en ai eu à demeurer chez vous. Je ne vous ferai pas de plus longs compliments là dessus ; mon cœur doit vous être connu. Avec quelle satisfaction j’embrasserai