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et sur ses affaires de famille qu’il raconte comme si Dupleix y portait intérêt. On sait ainsi qu’il perdit sa femme en 1745, sa fille en 1748, que son petit-fils avait de 12 à 13 ans en 1749 et que son gendre M. de Villemur était fort bien apparenté. S’il s’intéresse encore à l’Inde, c’est pour ses petits-neveux, les enfants de Trémisot, et c’est pour Paradis et Burat, qui le méritaient d’une façon fort inégale. Ses lettres sont presque exclusivement consacrées à des recommandations les concernant.


Duvelaër est le dernier correspondant de Dupleix qu’il ait connu dans l’Inde. Il servait en 1724 à Canton, sous les ordres de la Bretesche, lorsque Dupleix y fut envoyé comme subrécargue du Saint-Joseph. Tous deux revinrent à Pondichéry l’année suivante. Duvelaër y continua ses services comme sous-marchand et retourna en Chine en 1728 pour y gérer le comptoir de Canton. Rentré en France en 1732, il s’y maria en 1736 à Mlle d’Espréménil, fille du directeur de Lorient. Il lui apportait une assez belle fortune ; mais, disait Dupleix : « il aurait bien fait de ne point tant déclarer de biens ; c’est beaucoup pour qui n’a fait que trois expéditions en Chine[1]. »

La chance le favorisant, il fut en 1739 nommé directeur en remplacement de son beau-père appelé à Paris, où il vint lui-même en 1746 pour succéder à Dumas ; comme lui, il fut chargé du département de l’Inde.

Ses lettres qui nous ont été conservées en assez grand nombre (B. N. 9.148, p. 36-68) sont d’un style facile et courant, mais sans caractère ; on y relève cependant une légère, une très légère tendance à la suffisance et à la présomption. L’homme a évidemment conscience de sa

  1. Ars. 4.744, p. 62. — Lettre de Dupleix à Saint-Georges du 10 janvier 1737.