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nier des correspondants de Dupleix ; un grand nombre de ses lettres nous ont été conservées (B. N. 9.148, p. 104-159). Il était né en 1678 ou 1674 et fut le second directeur de la Compagnie à Lorient après de Fayet en 1732. Il le resta jusqu’en 1739, époque où il fut appelé à la direction de Paris pour remplacer Brinon de Caligny décédé le 6 mars.

Il connut peut-être Dupleix en sa jeunesse et était fort lié avec Bacquencourt. Sa correspondance, assez prolixe et très amicale, est surtout consacrée aux affaires politiques et militaires de l’Europe et à ses fils dont deux servaient dans l’Inde.

L’aîné, Jacques d’Espréménil, était parti pour Pondichéry en 1741 avec le titre de conseiller et la promesse de second du Conseil après Quentin de la Métrie, nommé en même temps que lui. C’était un esprit distingué et curieux, s’intéressant vivement aux institutions de l’Inde, mais sourd et d’une nature maladive qui le rendait impropre à tenir les postes les plus élevés. Il lui arriva de tomber amoureux d’une fille de Madame Dupleix, Anne Christine, âgée de 16 ans et il l’épousa le 29 juillet 1743. Ce mariage ne convenait pas au père qui ne l’approuva jamais, mais néanmoins n’en tint pas rigueur à Dupleix[1].

Le cadet, connu dans l’histoire sous le nom de Duval de Leyrit, était arrivé dans l’Inde en 1736 et avait été d’emblée nommé conseiller, puis second et enfin chef du comptoir de Mahé[2].

  1. Madame d’Espréménil mourut à Chandernagor en 1748, au moment où elle allait s’embarquer pour la France avec son mari.
  2. D’Espréménil avait encore deux fils, l’un Dumanoir, qui resta en France et un autre qui mourut de la petite variole dans la rivière de Canton en 1741 — et deux filles, dont l’une épousa Duvelaër, directeur à Lorient et l’autre Chabran de Laborie.