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de l’occupation de Colèche, dont il était partisan au même titre que Dumas, nous ne voyons nulle part qu’il ait préconisé une politique d’expansion territoriale ; quant à ses actes, il est évident que jusqu’en 1749 il ne fit rien pour accroître le domaine de la Compagnie soit autour de Pondichéry, soit en aucune de nos dépendances.

§ 3.

Il est fâcheux que nous ne puissions pas compléter ces impressions des directeurs de la Compagnie, ayant presque tous une confiance absolue dans l’administration de Dupleix, par celles d’amis plus personnels comme St-Georges ou de parents très rapprochés comme Bacquencourt. Un des arrière-petits-fils de ce dernier, le marquis de Nazelle, qui avait pris soin de recueillir, soit en copies, soit en originaux, le plus de papiers de famille qu’il avait pu, n’avait lui-même que deux ou trois lettres originales dans sa collection, avant qu’elle ne fut presque entièrement détruite au cours de la guerre de 1914. C’est seulement par les lettres de ses autres correspondants, dont quelques-uns étaient en relations amicales avec Bacquencourt, que nous savons combien celui-ci était dévoué à son frère, et disposé à le servir en toutes occasions. Bacquencourt était en effet très en faveur à la cour, autant par son mérite personnel que par le charme enveloppant des trois femmes qu’il épousa et qui toutes trois surent créer autour de lui une atmosphère de sympathie utile. La première, Jeanne Juliette Delaleu, était morte à 27 ans le 1er janvier 1736, laissant trois fils dont l’aîné n’avait que douze ans en 1742. Bacquencourt crut nécessaire de contracter un nouveau mariage, pour s’ouvrir plus aisément les portes de la société la mieux choisie et en 1739 il épousa