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Marguerite Françoise de Rheims, fille d’Élisabeth Charlotte de Lenoncourt et de Bernard de Rheims, baron du Saint Empire et chambellan du duc de Lorraine. Elle avait vingt ans, était fort gracieuse et, d’après Godeheu, avait un esprit doux, délicat et solide, une politesse nullement affectée, un cœur droit et sincère, vertueux et excellent. (B. N. 9.148, p. 196). « Elle se distinguait par ses façons et sa vertu et son caractère la faisait aimer et estimer de tous, » disait d’Espréménil. Lorsqu’elle mourut sans laisser d’enfants, au début de 1743, elle fut universellement regrettée. « Cette dame, nous dit encore Godeheu, avait avec toutes les grâces de la jeunesse et toutes les qualités extérieures capables de plaire, tout ce qu’il fallait pour se faire aimer et respecter en même temps et je n’ai jamais vu porter comme elle sur son visage tous les traits qui plaisent et toutes les vertus et les qualités de l’âme qui font que l’on s’attache à ce qui nous a plu (B. N. 9.148, p. 207).

Bacquencourt fut inconsolable de cette perte et il semblait qu’il dût en mourir de chagrin. Moins de huit mois après il se remariait et épousait Mlle de Poyanne. « J’ai eu l’honneur de voir votre nouvelle belle-sœur, écrivait quelques jours après d’Espréménil à Dupleix, elle est charmante et je la trouve à mon gré au-dessus de la dernière qui était bien aimable. On peut dire que M. votre frère qui se porte à merveille est heureux surtout en dames qu’il choisit au mieux[1]. »

« M. de Bacquencourt a épousé une des plus aimables personnes qu’il y ait en France pour les grâces et le caractère », disait Dumas, et Duvelaër tirait la moralité de ce mariage en ajoutant : « Je vous dirai sans prétendre flatter le goût de votre frère que cette dame est char-

  1. B. N. 9.148, p. 121. Lettre du 20 novembre 1743.