Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/79

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lui étaient faites. Il avait amassé une grosse fortune et venait d’acquérir dans l’affaire des Marates une gloire que personne ne lui contestait ; il ne se souciait pas de compromettre ces heureux résultats en prolongeant son séjour. Toutefois il resta encore un an à Pondichéry après avoir reçu l’avis de son remplacement et quant au mois d’avril 1741, il se décida à partir, il pria Dupleix de se rendre à Pondichéry pour s’entretenir avec lui des affaires de la Compagnie.

Il est vraisemblable que Dupleix eut déféré volontiers à cette invitation ; il n’avait pas d’aversion pour Dumas et ils s’étaient assez bien entendus dans les affaires où l’un et l’autre étaient intéressés. Mais le Conseil de Chandernagor trouva qu’en raison des troubles du pays et de la guerre entre le nabab de Catec et Aliverdi Khan, sa présence dans le Bengale était absolument indispensable pour mettre la main aux dernières affaires de la Compagnie et le pria de différer son départ jusqu’au mois de décembre. L’avis fui suivi et l’on a déjà vu que Dupleix n’arriva à Pondichéry que le 13 janvier 1742 (A. C. C2 80, p. 255). Dès le lendemain il fut reconnu comme gouverneur suivant les formes usitées.

Il n’avait pas attendu cette prise de possession pour se rendre compte que le titre de « Gouverneur de Pondichéry » et des postes qui en dépendent et de « Président du Conseil Supérieur » qui lui avait été conféré par les actes de nomination pouvait prêter à quelque équivoque et ne lui donnait pas expressément une autorité suffisante sur nos autres établissements ; il fit part de ses scrupules à la Compagnie et reçut toute satisfaction. Par acte du 20 octobre 1742, signé d’Hardancourt, Godeheu et Dumas, la Compagnie le nomma « Commandant des forts et établissements français dans l’Inde et président des Conseils