Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/80

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tant supérieur que provinciaux établis ou qui pourront être établis par la suite » avec pouvoir sur les gouverneurs, commandants particuliers, officiers de guerre et de justice et toutes autres personnes. Le roi ratifia cet acte trois jours après (A. C. C2 80, p. 403). Dupleix avait évidemment oublié — à juste titre d’ailleurs — que cinq ans auparavant il avait énergiquement réclamé à la Compagnie l’indépendance complète du Conseil de Chandernagor.

La situation financière de Pondichéry n’était pas très brillante au début de 1742, mais il en était de même au commencement de chaque année, où il fallait attendre l’arrivée des fonds de France pour faire des avances aux marchands et subvenir aux besoins des comptoirs. Dupleix ne trouva donc que peu d’argent en caisse et 200.000 pagodes à payer. D’autre part, le chargement du dernier navire pour l’Europe, le Duc d’Orléans, était retardé par l’état général du pays. Les habitants des terres, toujours dans l’appréhension d’une nouvelle incursion des Marates, se tenaient prêts à fuir aux premières nouvelles de leur approche ; les marchands étaient dispersés et les tisserands ne revenaient point. Ajoutez-y une sécheresse anormale qui avait tué la plupart des semences et fait enchérir les vivres.

La situation n’était pourtant pas désespérée ; les revenus des fermes ne cessaient d’augmenter. En juillet 1738, on avait renouvelé pour cinq ans le bail des terres de la Compagnie pour 4.152 pagodes par an[1], en augmentation de 1.506 sur la ferme quinquennale de 1733. Le 1er octobre 1741, la ferme annuelle du tabac et du

  1. Cette somme se répartissait ainsi : Oulgaret, 2.060 pagodes ; Pondichéry, 900 ; Mourougapac, 717 : Ariancoupom, 475.