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bétel avait donné 11.413 pagodes contre 5.0000 en 1730, 5.300 en 1735 et 9.257 en 1740 ; celle de l’araque de paria en avait rapporté 1.500 et celle de l’araque de Colombo, des vins et eaux-de-vie d’Europe, 700. Partout la progression était ininterrompue.

Comment Dupleix allait-il se conduire soit pour l’améliorer par des mesures immédiates, soit pour la consolider par des vues générales et suivies ? Il est d’un usage assez constant que, lorsqu’un gouverneur nouveau occupe un poste, il rompe avec la politique ou les errements de son prédécesseur, qui évidemment était un esprit timide ou arriéré, et instaure des mœurs nouvelles, qui seront répudiées à leur tour quelques années plus tard. Dupleix avait déjà promis au ministre l’année précédente (lettre du 31 août 1741) que, suivant le désir qui lui en avait été exprimé, il vivrait en bonne intelligence avec la Bourdonnais et le ministre lui avait répondu :

« La résolution où vous me marquez être de bien vivre avec le Sr de la Bourdonnais me fait grand plaisir. Je vous exhorte avec tout ce qui dépendra de vous pour conserver cette harmonie si nécessaire entre les chefs pour le bien du service.

« Je ne puis trop aussi vous recommander de suivre autant que vous le pourrez ce qui a été établi, entrepris, ou commencé par votre prédécesseur ; car c’est le moyen de faire profiter la Compagnie des dépenses généralement faites et de prouver dans celui qui exécute ce qui a été commencé par un autre une sagesse qui n’est pas commune et qui par conséquent lui fait grand honneur. » (A. C, C2 80, p. 391-393).

On ne pouvait mieux dire et la lettre d’Orry pourrait encore à l’occasion être signée aujourd’hui par nos ministres des Colonies. Dupleix répliqua qu’il se ferait « un devoir de suivre les idées de M. Dumas autant que