Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/86

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défense sous forme d’apologie. Ils répondirent simplement :

« Nous voyons avec une vraie peine quelle a été votre sensibilité sur ce que la Compagnie vous avait marqué que vous, les Directeurs et les Conseils seriez tous ensemble responsables de l’excédent de dépenses qu’elle avait en vue de fixer. Vous avez plus de lumière qu’un autre et cette façon d’écrire n’aurait dû vous affecter que comme une obligation pour vous d’inspirer à toutes les parties qui vous sont subordonnées l’esprit d’économie si nécessaire et si convenable à notre situation présente ; d’ailleurs lorsque la Compagnie veut elle-même prescrire indispensablement cette économie à tous ses employés, elle ne peut en adresser l’ordre positif qu’au chef qui comme vous la représente, ou son autorité. » (A. C. C2 32, p. 42).

Quant à sa démission éventuelle, elle fut écartée en ces termes :

« La Compagnie est bien éloignée de consentir à votre retraite, et si ce qu’elle a été charmé de faire en votre faveur l’année dernière (lettres de noblesse et croix de Saint-Michel) n’est qu’une légère preuve de ce qu’elle voudrait faire pour vous, vous devez eu conclure et être de plus en plus persuadé qu’elle rend justice à votre zèle et à vos services et vous ne devez pas être moins assuré de toute sa reconnaissance. » (A. C. C2 32, p. 42).

À part ce léger incident, rien, pas même la querelle avec la Bourdonnais, ne troubla jusqu’en 1749 l’harmonie parfaite qui régna entre le ministre, la Compagnie et le gouverneur de Pondichéry. Celui-ci put diriger sa politique comme il lui convint, sans être contrarié par personne ; la difficulté et parfois l’interruption des communications avec la France lui donna plus de liberté encore et l’on peut dire qu’à partir de la fin de 1744, où il devint impossible de lui tracer une ligne de conduite invariable.