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place d’un sous-marchand. Dupleix invité à révoquer, s’il était nécessaire, des employés subalternes pour maintenir cet équilibre des différentes fonctions, répondit que le Conseil Supérieur ayant toujours eu l’attention la plus exacte de se tenir en garde contre l’esprit de partialité, ne révoquerait point d’employés et ne ferait aucun changement dans l’ordre du dernier tableau reçu de France, s’il n’y était déterminé par des motifs justes et qu’il estimait convenables au bien du service[1].

La Compagnie au surplus, si soucieuse de ne pas encombrer les cadres lorsqu’il était question d’économie, l’était beaucoup moins s’il s’agissait de faire plaisir à de hauts protecteurs ; elle procédait alors à des nominations en masse ; c’est ainsi qu’après avoir nommé seize numéraires ou commis de second ordre en 1741 elle en nomma sept autres en 1742. La mauvaise situation du commerce puis la guerre l’obligèrent ensuite à plus de réserve.

Il n’apparaît nulle part que Dupleix ait eu, sauf une fois à Chandernagor, la moindre difficulté avec aucun des marchands venus de France non plus qu’avec leurs collègues normalement avancés en grade ; il put par contre se montrer un peu plus embarrassé lorsqu’on lui envoya de Paris des conseillers, comme Quentin de la

  1. A. P., t. 6. Lettre du 20 octobre 1742.

    La Compagnie recommandait au Conseil de ne faire avancer les commis qu’à l’ancienneté, à moins que le sujet ne fut indigne, auquel cas le Conseil restait maître d’agir comme il lui convenait, sauf à en rendre compte aux directeurs.

    Elle recommandait encore de ne faire de mutations que dans un esprit de justice et de toujours « observer un certain ordre dont chacun ne puisse s’empêcher de sentir intérieurement la convenance pour le bien du service ». Elle rappelait au Conseil « d’exciter chez les employés les sentiments d’émulation qui sont seuls capables de déterminer chacun d’eux à remplir dignement les fonctions dont ils se trouvent chargés ».