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avance que Paradis fut tué au siège de Pondichéry le 13 septembre 1748, alors que s’éveillaient pour lui les plus légitimes et les plus belles espérances. Il est possible que s’il eut vécu quelques années de plus, la fortune de Dupleix et celle de la France eussent été modifiées dans l’Inde : car Paradis avait le sens de l’autorité et la décision qui manquèrent à la plupart des chefs militaires que Dupleix dut employer après 1750.

Des autres conseillers, sous-marchands ou commis qui, à des dates diverses, furent les collaborateurs de Dupleix à Pondichéry, aucun n’acquit une célébrité même locale.

Quelques conseillers cependant tinrent des rôles assez importants. D’Espréménil, le fils du directeur, après avoir servi à Pondichéry pendant quatre ans, fut nommé directeur à Madras en 1746 puis rentra en France. Legou fut pendant une douzaine d’années second du comptoir. Boyelleau, qui se fit connaître en 1765 par sa révolte ouverte contre l’autorité du gouverneur Law de Lauriston et resta jusqu’à la fin de ses jours[1] un esprit caustique et malveillant, n’était alors qu’un simple sous-marchand, nommé d’abord secrétaire du conseil, puis greffier en chef en 1739. On lui donna accès au conseil en 1748 et il fut titularisé par la Compagnie le 17 novembre 1752.

Il suffit de citer les noms des autres conseillers pour que les personnes même très au courant de l’histoire de l’Inde se rendent compte qu’aucun d’eux n’est fort connu ; ce furent de 1741 à 1749, en suivant l’ordre de leur présence ou de leur entrée au Conseil, Dulaurens, Ingrand, Miran et Guillard (1742) ; Porcher et Le Maire (1743), Barthélémy (1744), Bruyère et Choisy (1745),

  1. Boyelleau, né à Paris le 12 juillet 1712, mourut à Pondichéry le 15 juillet 1788. Son tombeau monumental se trouve encore dans le petit cimetière de cette ville.