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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/204

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histoire

Cependant, Denonville se mit en marche pour son expédition, le 11 Juin 1687. Son armée, montée sur 200 berges et 200 canots, était composée de 832 soldats, environ 1000 Canadiens et 400 sauvages. Il alla établir son campement au lac Ontario, où il fut bientôt rejoint par un renfort de 600 hommes, venant du Détroit. Après quelque temps de repos, il se remit en marche, à la recherche des ennemis. Son armée souffrit beaucoup de la chaleur et des grandes fatigues d’une pénible marche, à travers le pays marécageux des environs du lac Ontario. Les Abénakis, accoutumés à de pareilles fatigues, montrèrent plus de vigueur que les autres. Ils étaient d’ailleurs encouragés par l’espoir de se rencontrer bien vite avec leurs plus grands ennemis, et de pouvoir enfin satisfaire les désirs de vengeance qu’ils nourrissaient contr’eux depuis tant d’années. Ils formaient l’avant-garde de l’armée, avec quelques Canadiens et sauvages alliés, et devançaient les autres de beaucoup. Cependant, comme ce pays, entrecoupé de montagnes, de marais et de ruisseaux, était très-favorable aux embuscades, ils s’avançaient avec prudence et précaution, afin de n’être pas surpris par l’ennemi. Malgré ces précautions, ils furent attaqués à l’improviste.

Un prisonnier iroquois, ayant pu s’échapper des mains des Français, était allé annoncer à ses frères la nouvelle de l’approche de l’ennemi. Alors, les Tsonnonthouans, après avoir incendié leur village, partirent, au nombre de 800, et allèrent se placer en embuscade sur la route de l’armée française. 500 se cachèrent dans un marais rempli d’herbes fort hautes