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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/208

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histoire

inachevée fut plus nuisible qu’utile à la colonie. La retraite du gouverneur fut le signal des représailles, et les Iroquois menacèrent aussitôt de la guerre, en disant : « Ononthio a volé nos Chefs et a cassé nos traités de paix »[1]. Alors des bandes d’Iroquois vinrent commettre des insolences aux forts de Frontenac et de Chambly ; mais elles furent repoussées ; quelques unes pénétrèrent jusque dans l’île de Montréal, où elles jetèrent l’épouvante et firent quelques ravages[2].

Les Abénakis, toujours prêts à venger les insultes faites aux Français, se réunirent et pénétrèrent dans le canton des Agniers, y firent des ravages et levèrent quelques chevelures. Comme ils savaient que les Anglais excitaient les Iroquois contre les Français, ils se rendirent dans la Nouvelle-York, pillèrent plusieurs habitations, et massacrèrent quelques personnes[3].

En 1688, des négociations de paix furent ouvertes entre les Français et les Iroquois. Dungan y intervint ; mais les conditions qu’il proposa ne furent pas acceptées. Les Iroquois envoyèrent alors en Canada des députés, accompagnés de 1,200 guerriers qui épouvantèrent les habitants de l’île de Montréal. Le harangueur de cette ambassade, Haaskouaun, commença à exprimer, en termes extrêmement emphatiques, la situation avantageuse où se trouvait sa nation, et parla ensuite avec mépris de la faiblesse des Français. « Pour moi », ajouta-t-il, « je les ai tou-

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 663.
  2. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I. 267.
  3. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France, Vol. II. 482

    Garneau, Hist. du Canada. Vol. I. 269.