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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/209

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des abénakis.

jours aimés, et je viens d’en donner une preuve qui n’est point équivoque ; car, ayant appris le dessein. que nos guerriers avaient formé de venir brûler vos forts, vos maisons, vos granges et vos grains, afin qu’après vous avoir affamés, ils pussent avoir bon marché de vous, j’ai si bien sollicité en votre faveur, que j’ai obtenu la permission d’avertir Ononthio qu’il pouvait éviter ce malheur, en acceptant la paix aux conditions proposées par Corlaer. Au reste, je ne puis vous donner que quatre jours pour vous y décider ; et si vous différez davantage à prendre votre parti, je ne vous réponds de rien »[1].

Denonville répondit qu’il consentirait volontiers à la paix aux conditions suivantes : que tous ses alliés y seraient compris, que les cantons d’Agnier et de Tsonnonthouan lui enverraient aussi des députés, que toute hostilité cesserait de part et d’autre, et qu’il aurait la liberté de réparer le fort de Frontenac[2].

Ces conditions furent acceptées, et l’échange des prisonniers fut réglé sans difficulté. Le gouverneur écrivit aussitôt en France pour demander les prisonniers iroquois, alors détenus à Marseille[3]. Mais ce traité de paix ne fut pas de longue durée.

L’année suivante, 1689, le Chevalier Andros, gouverneur de la Nouvelle-York, essaya d’attirer à lui les Abénakis, et de les engager à abandonner la cause des Français[4]. Il fit plusieurs tentatives dans ce

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. de la N. France, Vol. II. 371.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France, Vol. II. 373.
  3. Idem. Vol. II 373.
  4. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I. 270.