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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/260

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histoire

livrée à la colère, en conçut aussitôt un tel regret qu’elle se rendit à la chapelle pour demander publiquement pardon de sa faute, répétant plusieurs fois cette prière. « Pardonne-moi, aimable Jésus, l’emportement où je suis tombée, afin que je ne soie éternellement damnée »[1].

Voici ce qu’écrivait le P. Bigot, touchant ce défaut et quelques autres imperfections qu’il remarquait chez ces sauvages. « Tous ces deffauts que je marque pour faire connoistre comme on le souhette les manières dont ces gens icy prennent les choses de Dieu n’empeschent pas qu’ils n’ayent véritablement un fond de piété et de vertu ; et je connois certainement par ce que je vois icy que Dieu ne permet ces sortes de fautes dans la pluspart de nos sauvages que pour les porter à une plus grande vertu, et plusieurs sont véritablement saints maintenant que je n’aurois jamais pu porter à cette saineteté si je n’en avois eu l’occasion par quelque faute où ils sont tombez. Il ne laisse pas néantmoins d’y en avoir un assez grand nombre icy dans lesquels je puis dire que je n’ay jamais pu remarquer ces deffauts et cette inconstance naturelle aux sauvages. Il semble que depuis qu’ils sont baptisez, ils sont devenus des hommes tous nouveaux »[2].

On voit par ces paroles du missionnaire que plusieurs de ces sauvages étaient parvenus à une véritable sainteté. Nous en citerons quelques exemples.

Une jeune sauvagesse, du nom d’Agnès Pulchérie,

  1. Relation du P. Jacques Bigot. 1684. 18.
  2. Relation du. P. Jacques Bigot. 1684 19.