« d’île Montesson »[1]. Cette île, d’une grande étendue, est de forme triangulaire. La base de ce triangle repose sur le fleuve Saint-Laurent, et les deux côtés sont formés par les deux branches de la rivière Bécancourt. On construisit une petite église en bois en cet endroit. En 1721, les sauvages résidaient encore sur cette île. Le P. de Charlevoix les y visita alors, et voici ce qu’il en dit. « Le village Abénaquis de Békancourt n’est pas présentement aussi peuplé qu’il l’était il y a quelques années. Il ne laisserait pas pourtant de nous être d’un grand secours, si la guerre recommençait. Ces sauvages sont les meilleurs partisans du pays et toujours disposés à faire des courses dans la Nouvelle-Angleterre, où leur seul nom a souvent jetté l’épouvante jusque dans Baston. Ils ne nous serviraient pas moins bien contre les Iroquois, à qui ils ne cèdent point en valeur et qui ne sont pas aussi bien disciplinés qu’eux. Ils sont tous chrétiens et on leur a bâti une jolie chapelle, où ils pratiquent avec beaucoup d’édification tous les exercices du christianisme »[2].
À cette époque, M. de Bécancourt résidait sur l’île des sauvages. « La vie que mène M. de Békancourt dans ce désert », dit le P. de Charlevoix, car on n’y voit point encore d’autre habitant que le Sei-