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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/419

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des abénakis.

ils mirent le feu au village et à l’église, après y avoir fait un riche butin, Le lendemain matin, le fort ne présentait qu’un monceau de cendres[1].

Plusieurs sauvages purent s’enfuir dans la forêt. Le missionnaire put s’échapper et revint, en Canada, avec quelques familles sauvages.

Dix à douze ans plus tard, Saint-Castin, revenu de France, réunit autour de lui les restes des Abénakis dispersés dans l’Acadie, et rétablit, à peu près au même endroit, le village de Pentagoët. Ce village subsiste encore aujourd’hui, c’est celui de Old Town, sur la rivière Penobscot. Ce village possède aujourd’hui un missionnaire catholique.

Cependant l’œuvre de la destruction des Abénakis n’était pas complète. Il restait encore le village de Norridgewock, qui devait avoir le même sort que celui de Pentagoët

L’année suivante, 1724, les Anglais firent deux tentatives pour s’emparer du P. Rasle, mais ce fut sans succès. Alors, ils envoyèrent de Boston 1,100 hommes de troupes pour détruire le village de Norridgewock. Les troupes tombèrent à l’improviste sur ce village, le 23 Août. Il n’y avait alors chez les sauvages qu’une cinquantaine de guerriers, qui prirent les armes, non pour se défendre, mais pour protéger les enfants, les vieillards et les infirmes, Le P. Rasle s’avança résolument en avant, espérant attirer sur lui l’attention des Anglais et sauver par là la vie à quelques uns de ses sauvages. Il avait bien prévu, car les soldats

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 941.