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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/553

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des abénakis.

Bientôt, l’air retentit des cris venant du côté du village. Les excursionnistes, ne voulant pas se laisser surpasser en hurlements par leurs frères, leur répondirent aussi fortement et aussi longtemps qu’il leur fut possible. Cet affreux tapage dura jusqu’à l’arrivée des guerriers et se continua encore longtemps après.

À peine les canots eurent-ils touché le rivage qu’un grand nombre d’enfants et de femmes y accoururent, suivis des guerriers.

Voici une coutume qui existait alors chez les Abénakis. Lorsqu’on amenait des captifs au village, les guerriers, revêtus de leur accoutrement de guerre, allaient les recevoir au village. Ils s’y plaçaient en deux rangs, laissant entre chaque rang un espace suffisant pour y laisser passer les captifs. Alors, chaque maître entonnait le chant de guerre, et, prenant son captif par la main, il le conduisait à son wiguam, en passant lentement entre les deux rangs de guerriers. Chaque guerrier mettait la main sur l’épaule du captif qui passait devant lui, pour lui signifier qu’il serait désormais son maître. Quelquefois, on plongeait les captifs à l’eau avant de leur permettre de mettre pied à terre.

Ce fut en observant ce cérémonial qu’on conduisit nos prisonniers aux wiguams de leurs maîtres. Là, ils subirent une véritable exhibition. Un grand nombre de sauvages vinrent les visiter et parurent fort satisfaits.

Le wiguam abénakis était bien loin de ce que l’on peut appeler aujourd’hui élégant et confortable. C’était