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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/570

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histoire

prétextant qu’elle craignait de n’être pas payée. Alors, l’Intendant, M. de Longueuil, accorda une pension pour l’enfant, qui resta sous les soins de cette femme jusqu’à la fin d’Octobre, excepté quelques jours qu’elle fut à l’hôpital, parcequ’elle était atteinte de la petite vérole.

Johnson et sa file Polly, ayant aussi été atteints de cette maladie, furent conduits à l’hôpital. Ainsi, tous les prisonniers subirent les ravages de cette cruelle maladie ; mais il recouvrèrent tous la santé, et retournèrent dans leur noire prison, à la fin d’Octobre. Comme ils n’avaient pas de poêle dans leur appartement, ils commencèrent à souffrir du froid ; Johnson s’en plaignit à M. de Longueuil, et on leur donna un peu de feu.

Au commencement de Novembre, Madame Johnson tomba malade d’une violente fièvre ; elle fut transportée de nouveau à l’hôpital, avec sa petite Captive, où elle séjourna un mois, et retourna ensuite à sa prison.

On était alors au mois de Décembre. L’hiver faisait ressentir ses rigueurs, et cependant l’appartement qu’occupaient les prisonniers n’offrait que peu de défense contre le froid de cette rigoureuse saison. Cet appartement était si mal clos que le froid y pénétrait de toutes parts. Les fenêtres étaient dans un si mauvais état qu’elles donnaient libre accès au vent glacé et aux frimats. On n’allumait du feu dans cet appartement qu’une seule fois par jour. Aussi, les prisonniers y souffrirent du froid au delà de ce qu’on peut imaginer. Ils se tenaient des jours entiers couchés sur leur tas de paille, enveloppés dans leurs sales couvertes, pour s’em-