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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/65

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des abénakis.

la sentinelle ennemie : A8anuts ! A8anuts ! Voici l’anglais, voici l’anglais ! Alors, il s’arrêta, et se prépara à l’attaque.

Le village fut attaqué avec impétuosité, et les sauvages se défendirent courageusement. Il s’ensuivit un rude combat, qui dura plus de deux heures. La victoire demeura longtemps indécise, mais elle parut enfin se décider en faveur des sauvages. Lorsque Mason s’apperçut que ses troupes pliaient et commençaient à reculer, il ordonna de mettre le feu au village. En un instant tous les wiguams, au nombre de près de cent, furent livrés aux flammes. Ce fut ce qui sauva les Anglais d’une complète défaite. Les sauvages, poursuivis par l’incendie et cernés par l’ennemi, se précipitaient dans les flammes, où ils périssaient. Environ 600 Pequots, hommes, femmes et enfants, périrent en cette journée, suivant Bancroft[1], et au delà de 800, suivant Thrumbull[2]. Beaucoup furent faits prisonniers, et 400 à 500 purent s’échapper et s’enfuir dans les forêts.

Pendant cet affreux carnage, les Naragansets, qui avaient été conduits malgré eux à cette attaque, se tinrent en arrière, et demeurèrent simples spectateurs de cette horrible scène.

Un mois plus tard, le 27 Juin, Mason attaqua de nouveau les Pequots, en tua un grand nombre et fit cinquante prisonniers, parmi lesquels se trouvèrent deux Chefs. Dans cette expédition, il rencontra plu-

  1. Bancroft. Hist, of the U. S. Vol. I. 301.
  2. H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 66.