Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
des abénakis

côtes du Maine, puis ils allèrent débarquer à la rivière Kénébec, en un endroit appelé par les sauvages « Sakkadaguk »[1], et qui fut nommé plus tard par les Anglais « Sagadahock ».

Les Abénakis, effrayés à la vue de cette troupe d’Anglais, s’enfuirent d’abord ; mais bientôt, ils se réunirent, et décidèrent de détruire ces étrangers, pensant qu’ils venaient leur donner la chasse, comme l’avait fait Weymouth à la rivière Pentagoët. Les Anglais furent sauvés en cette occasion par les deux prisonniers sauvages. Les Abénakis furent si contents de revoir ces deux frères, absents depuis deux ans, qu’ils se calmèrent et consentirent à entendre la harangue des étrangers.

Pendant leur séjour en Angleterre, ces deux sauvages avaient appris assez l’anglais pour servir d’interprètes. Par ce moyen, les Anglais purent faire comprendre facilement aux sauvages qu’ils ne venaient pas en leur pays pour leur nuire, ni pour leur faire la guerre, mais qu’ils voulaient vivre en paix avec eux, comme avec des frères. Les sauvages parurent d’abord avoir peu de foi en ces paroles ; cependant, encouragés et fortement conseillés par les deux interprètes, ils consentirent à la paix[2]. Alors, les Anglais se retirèrent sur l’île Parker, où ils bâtirent un fort, auquel ils donnèrent le nom de « George ».

Quelques jours après, les sauvages entièrement décidés de vivre en paix avec les nouveaux colons,

  1. « Sakkadaguk, » à l’endroit où le terrain est plat et uni.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I. 202.

    S. G. Goodrick. Pictorial Hist. of the U. S. 41.