Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/10

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font courir à l’homme lui-même, dont elles compromettent parfois l’existence.

Exposé aux atteintes des virus par son contact journalier avec les animaux malades, l’homme peut contracter, (toujours par contagion), une de ces redoutables maladies et succomber ainsi au milieu des plus vives et des plus atroces douleurs. Quand on connaît les moyens quelquefois faciles d’arrêter ces maladies à leur période d’incubation et qu’on a vu, ne fût-ce qu’une seule fois, l’agonie pénible et douloureuse d’un homme enragé, on ne peut s’empêcher de reconnaître hautement la nécessité d’une loi unique, claire et précise, indiquant les moyens fournis par la science qui suffiraient à eux seuls pour prévenir ces irréparables malheurs.

Pour appuyer ce que nous venons d’avancer, nous croyons ne pouvoir mieux faire que d’emprunter quelques lignes à M. Tardieu : « Ce n’est pas, a dit, avec juste raison, ce savant hygiéniste, par la perte considérable, par la ruine qu’elles entraînent, que les épizooties nécessitent l’intervention du Gouvernement, c’est encore par l’influence pernicieuse que peuvent exercer sur la santé publique le contact ou l’usage alimentaire ou industriel des animaux malades, de leur viande et de leurs produits. » D’ailleurs, soutenir le contraire de ce que nous avons avancé, ce serait comme le fait remarquer M. Lafosse, méconnaître le rôle de la science et de l’État dont la mission est de signaler les dangers que font courir les maladies contagieuses et d’indiquer les moyens de les éviter, tout en