Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et Renault et surtout des explications données par M. Lafosse, dans son T. de Pathologie, T. III, p 901, relativement aux faits positifs de contagion volatile observés par Garrau, Roche-Lubin etc.

3o La vente du lait et de la chair des animaux charbonneux devrait être interdite.

Tous les auteurs vétérinaires sont unanimes pour repousser la consommation de la chair qui est une substance éminemment contaminable et putréfiable.

Il en est de même pour le lait ; car, outre que ce liquide a servi quelquefois de véhicule à la matière virulente du Charbon, d’après les observations de Gohier, de Desplas (Instructions vétérinaires T. II) et de Crisholm (Recueil 1822), la marche de la maladie, même sur un troupeau, est tellement rapide que cette prohibition ne constitue pas un préjudice réel pour les propriétaires des animaux charbonneux dont la sécrétion laiteuse est notablement diminuée, bien qu’elle soit une garantie pour la salubrité publique.

4o L’utilisation des débris cadavériques devrait être tolérée dans les conditions suivantes :

1o Le transport des cadavres ou la conduite des animaux au lieu d’équarrissage devrait être faite d’après les indications de l’autorité.

2o L’équarrissage serait fait par des hommes spéciaux que l’autorité nommerait et auxquels elle indiquerait les précautions à prendre pour se préserver des atteintes du virus charbonneux.

3o La peau devra être désinfectée avant d’être livrée au commerce.

4o Les cadavres pourraient être réduits en engrais ou transformés en produits chimiques ou industriels.

Toutefois, il serait bon que cette utilisation fût im-