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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

« Il y avait autrefois, il y a plusieurs fois cent ans, alors que la ville de Cannes n’était qu’une forêt, et qu’on y voyait des sorciers, des nains et des fées, un superbe château, à l’endroit même où l’on voit maintenant la vieille tour qui longe la chapelle de Notre-Dame de l’Espérance. Parmi les habitants de ce château, il y avait un jeune page, élégant et joli, qui aimait la mer, les oiseaux, la verdure et les fleurs, mais dont le cœur n’avait jamais battu pour aucune femme.

« Or, un matin, étant sorti à une heure très matinale, afin de voir lever l’aurore, il aperçut non loin de lui, au bord de la mer, une troupe de nymphes et de génies qui faisaient cortège à une jeune femme drapée dans une tunique d’azur. Sa beauté était radieuse et un diadème de turquoises était posé sur ses cheveux d’or. Le page ne vit qu’elle et tendit les bras vers la vision bleue dans un geste d’admiration. La fée vit le geste et sourit ; et puis elle se retourna vers ses courtisans et leur demanda : — « Qui de vous m’est dévoué jusqu’à la mort ? » Et tous de protester d’un dévouement sans fin… Alors la fée monta sur un ro-