Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/121

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les pèlerins que Tannhœuser a suivis. Lui seul n’est pas de retour, lui seul n’a pas été pardonné : le cœur.de la femme so brise, mais lame do la sainte s’élève à Dieu, dans une extatique prière, et Elisabeth monte la colline, la colline qui se perd dans le ciel, au moment même où apparaît l’étoile que Wolfram contemple du fond de la vallée solitaire.

Tannhœuser n’a pas été absous, mais il est revenu. Avec quelle sinistre amertume le pèlerin damné raconte son voyage et répète les paroles cruelles de celui qui tient la place de Dieu : « De même qu’un arbre mort ne porte plus de feuilles vertes, ainsi ton âme ne refleurira pas dans le ciel à jamais perdu ! » Eh bien, si le ciel lui échappe, qu’il ait l’enfer, du moins ! Vénus ! Vénus ! il appelle la sinistre enchanteresse.