Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et cette fois, on sent que dans son triomphe il emporte avec lui toutes les âmes avec toutes leurs ivresses et tous leurs désespoirs, que les enfers extasiés le suivent et l’adorent ; et cette mélodie sublime, profonde et pure, n’a plus de bornes, et se répand universellement sur l’homme et sur le monde, pareille à un déluge paisible et salutaire.

C’est ainsi que dans ce drame, sans que l’action un instant s’attarde, sont représentés, par les puissances unies de la poésie et de la musique, la querelle éternelle de l’âme avec les sens, et enfin, le triomphe définitif du ciel, c’est-à-dire de l’esprit, sur l’enfer, c’est-à-dire sur la matière, ou peutêtre, à un point de vue plus vaste, l’absorption de toutes les créatures pardonnées dans la rédemption universelle.