Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/141

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Frédérick et sa femme Ortrudc, la magicienne Scandinave. Vaincus par le jugement de Dieu, ils songent en silence. Oh ! qu’elle est douloureuse et haineuse, la rumeur des violoncelles qui accompagne leur rêverie, et où par instants se font jour le thème sur lequel Lohengrin défendit à Elsa de jamais l’interroger, et la mélodie du prélude, qui est la gloire angélique du mystérieux chevalier.

— Debout, compagne de ma honte ! dit enfin le comte de Telramund ; le jour nouveau ne doit pas nous voir ici.

— Je ne puis partir. Je suis enchaînée ici. Laisse-moi sucer, aux splendeurs de leur fête, un poison redoutable qui termine notre honte et leurs joies.

— Hélas ! Dieu nous a condamnés !

— Dieu ! c’est ta lâcheté que tu appelles Dieu !