Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/237

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de Siegfried apparu. Elle aime, la vieille mère, son enfant familier. Des bruits attendris de feuilles l’accueillent et le suivent. Il y a des susurrements plus doux dans les branchages de l’orchestre ; l’oiseau des petites flûtes s’éveille et veut que Siegfried chante avec lui. Siegfried, certes, veut bien chanter. Avec l’épée, il taille une branche de sureau. Mais le sifflet siffle faux et les flûtes se moquent. Siegfried entre en fureur. Il empoigne son cor, et, pour imiter la chanson nichée sur quelque branche qui tremble, il entonne cette fanfare de jeunesse et de force, dont le souvenir plus tard sonnera si tristement. Puis il s’arrête, croyant que l’oiseau va lui répondre, et qu’il ira jouer dans les arbres avec ce joli compagnon ! Le compagnon qui vient et qui chante, c’est le hideux dragon Fafncr ;