Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/239

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l’insuffisance de la mise en scène. Comme Siegfried, elle s’est battue contre le dragon, et en a triomphé.

Mais qu’est-il donc arrivé ? Dans le chant de l’oiseau qui n’était tout à l’heure qu’un murmure, le jeune héros entend maintenant des paroles. « Hei ! Siegfried a tué le dragon et maintenant il possède le Tarnhelm et l’Anneau ! » C’est que Siegfried a porté à sa bouche sa main rougie par le sang de Fafncr ; et, comme chacun le sait en Allemagne, dès qu’on a mouillé ses lèvres dans le sang d’un dragon, on comprend parfaitement ce que disent les petits oiseaux. On perçoit aussi la pensée intime des traîtres. Dans une scène merveilleusement construite, où l’orchestre dit la vérité lorsque Mime dissimule, et ment à son tour lorsque Mime cesse de dissimuler, les