Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de deux âmes amoureuses, et qui fait venir aux yeux des larmes d’attendrissement. De loin, la sonnerie du cor do Siegfried répond longtemps aux bras tendus, aux baisers envoyés de Brùnnhilde qui se dresse à la cime de la roche.

Dans la salle des Gibichungen, largement ouverte sur le Rhin, Gunther et sa sœur Gutrune boivent gravement l’hydromel en compagnie du guerrier Hagen, le fils obscur d’Alberich ; car le Niebelung voleur de l’Or s’est engendré un fils, à l’exemple de Wotan, pour reconquérir l’Anneau. — Non, Gunther, non, Gutrune, dit Hagen fécond en ruses, vous n’êtes point heureux, malgré votre gloire et vos richesses, car il vous manque, à toi, Gunther, une femme, à toi, Gutrune, un époux.