Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/261

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— Qui donc ose pleurer quand je ne pleure pas ? Mon époux, c’était lui, mon amour, ma vie, c’était lui ! quelle douleur tenterait de s’égaler à la mienne ?

Ainsi parle Brùnnhilde. Elle est entrée sans sanglots, paisible. L’orchestre cruel chante les thèmes des amours brisées et des serments rompus ; elle reprend :

— Amenez-moi Grane, mon cheval, et construisez un bûcher pour le héros assassiné.

Et pendant qu’au fond de la scène, près du Rhin, les troncs d’arbres s’accumulent, elle, debout, les bras levés, seule tranquille dans le désespoir des femmes, elle chante avec la voix inspirée des antiques prophétesses :

— Il est mort, le dernier fils des dieux, il est mort sans avoir rendu l’Anneau ! et