Page:Merrill - Les Gammes, 1887.djvu/45

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Et dans le crépuscule, ainsi qu’un noyé blême,
S’affaler sur la grève au fond des sables mous !


III


Sonore immensité des mers de l’Harmonie,
Où les rêves, vaisseaux pris d’un vaste frisson,
Voguent vers l’inconnu, leur voilure infinie
Claquant avec angoisse aux bourrasques du Son,

Ô morne immensité ! sous l’oubli des déluges
Submerge le Réel, mugis vers l'Idéal !
Par-delà les hauteurs des suprêmes refuges
Que ton écume monte au souffle boréal !

Déroule jusqu’aux cieux tes houles somnifères !
Soulève-moi mourant vers l’éther fabuleux
D’où, la nuit, l’on perçoit la musique des sphères,
Afin que j’agonise au chant des Astres bleus !