Page:Merrill - Petits Poèmes d’automne, 1895.djvu/90

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Mon âme amante des nénufars
Voit passer devant elle la flotte
Brave de clairons et d’étendards
Sans ouïr l’appel du roi-pilote.

C’est demain le réveil en la mer
Pour ceux-là qui descendent le fleuve.
— Écoute les cloches de l’hiver,
Qui sonnent pour les autres l’épreuve.

Et prie à genoux parmi les fleurs
Roses trop rouges que tu tortures,
Nénufars où pleurent tes douleurs.
Pour tous les fous de ces aventures.

La nuit douce à tes souvenirs las
Pose ses pas d’oubli sur la grève.
Dors au pays des fleurs et des glas
Et rêve que la vie est un rêve.