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contrées du Rio do la Plata, depuis qu’elles sont ouvertes aux étrangers. Les deux derniers volumes sont remplis par l’histoire naturelle des oiseaux de ces pays, traduite et annotée par Sonnini, qui répond parfois aux critiques d’Azara ; Pallas offre quelques figures bien dessinées de mammifères et d’oiseaux. Les cartes sont incontestablement les meilleures que l’on connaisse.


AZARIAS, prophète, également connu sous le nom d’Ozias que lui donnent les livres saints, était fils d’Obed, et florissait dans Juda vers l’an 910 avant J.-C. Il alla à la rencontre d’Asa qui revenait vainqueur de Zara, roi d’Éthiopie (voy. Asa) ; et, après l’avoir félicité sur sa victoire, il lui prédit les malheurs qui fondraient sur Israël après que le peuple aurait abandonné le Seigneur. « Pour vous, roi, lui dit-il, prenez courage ; que vos mains ne s’affaiblissent point, et votre persévérance sera récompensée. » Asa suivit les conseils du prophète, et acheva de détruire dans ses États le culte des idoles. Les livres saints ne disent plus rien d’Azarias, qui mourut sans doute peu après cet événement. (Voy. les Paralipomènes, liv. 2, ch. 15.)


AZARIAS de Rubéis, savant rabbin d’Italie, dont les ouvrages furent imprimés en 1574, à Mantoue, 1 vol. in-fol., sous le titre de : la Lumière des yeux. Il avait lu les livres des chrétiens avec plus de soin que ceux des auteurs juifs, et en avait acquis une connaissance plus étendue. Il s’était aussi appliqué à l’étude de l’histoire et de la critique. Son ouvrage renferme une histoire de la version des Septante, d’après celle d’Aristée. Il y prétend que cette version n’a point été faite sur le texte hébreu, mais sur une paraphrase chaldaïque remplie de fautes. Nous savons cependant que les paraphrases chaldaïques sont postérieures à la version des Septante.


AZARIO (Pierre), notaire, né à Novare, écrivit une histoire des événements arrivés de son temps en Lombardie ; elle est intitulée : Liber Gestorum in Lombardia, et prœcipue per dominos Mediolani ; elle commence en 1280, et finit en 1262, temps où il paraît que l’auteur écrivait. Cette histoire ou chronique a été imprimée, pour la première fois, dans le t. 9, part. 6 du Thesaur. Antiquit. Italiæ de Pierre Burmann, ensuite dans le t. 16 des Scriptores Rerum Italicarum de Muratori. On a encore du même auteur : de Bello Canapiciano et Comitatu Masini, qui se trouve dans le même volume du recueil de Muratori, a la suite du premier ouvrage.


AZELIO (Taparelli-César d’), fils du comte Robert de Lagnasco, naquit en 1765, à Turin. Après avoir fait ses premières études, il fut admis cadet dans le régiment de la reine infanterie, en 1771, tandis que son frère ainé, le comte Ferdinand, passait dans la cavalerie. Le régiment de la reine ayant été destiné à la garnison de l’île de Sardaigne pendant trois ans, le jeune Azelio demanda un congé pour visiter l’Italie, et ce fut dans ce voyage qu’il prit le goût des beaux-arts. La mort de son frère Ferdinand, survenue en 1787, fit passer sur sa tête tous les droits de primogéniture. Il épousa alors une riche héritière, et se trouva possesseur d’une fortune considérable. La guerre ayant éclaté contre les Français, en 1792, le comte d’Azelio marcha avec son régiment, et dès les premières affaires il fut fait prisonnier dans le comté de Nice, et conduit à Lyon. Ses camarades l’ayant cru mort sur le champ de bataille de la montagne de Rauz, sa famille ouvrit son testament, que dans sa prévoyance il avait fait avant de partir pour l’armée. On y trouva qu’il prescrivait à ses parents de ne pas porter son deuil s’il mourait pour la défense de sa patrie. Mais enfin les communications se rouvrirent, et l’on sut, en 1795, qu’Azelio était prisonnier ; on obtint même son échange, mais à une condition qu’il n’accepta pas : c’était de ne plus servir contre la France. Le comte d’Azelio déclara qu’un sujet fidèle ne pouvait, dans aucun cas, refuser à son souverain le secours de son bras et de son épée. Cependant on lui rendit la liberté

sans conditions. Il revint à Turin en 1796, et suivit, en 1798, la cour de Sardaigne en Toscane, par suite de l’abdication du roi Charles-Emmanuel IV. Dans cette émigration, le comte d’Azelio s’appliqua surtout à l’étude de la langue italienne. Un décret impérial contre les émigrés l’obligea de revenir à Turin sous peine de confiscation. En 1811, le roi Victor-Emmanuel le nomma gentilhomme de sa chambre ; il le décora de la grande croix de St-Maurice et l’envoya à Rome comme ambassadeur extraordinaire. Avant de retourner en Piémont, le comte visita les hospices et les établissements de bienfaisance ; et à son arrivée à Turin, il fut nommé conseiller intime et surintendant général de tous les hospices. Il dirigea jusqu’à sa mort, qui eut lieu à Génes, le 26 novembre 1830, un journal intitulé l’Amico d’Italia, écrit dans un esprit religieux et monarchique.-Son fils Robert, d’Azelio, a publié une brochure remarquable sur le mont St-Michel de Suze.

G—G-y.


AZEMAR LE NOIR, troubadour, naquit à Château-Vieux-d’Albin ; on ne sait pas précisément en quelle année. Il florissait à la fin du 12e siècle et au commencement du 15e. La vivacité de son esprit et le tour brillant de son imagination lui attirèrent les bonnes grâces et les libéralités des princes et seigneurs du temps. Pierre II, roi d’Aragon, prince aimable et chevaleresque, faisait grand cas de ses vers et de sa personne ; Raymond VI, comte de Toulouse, qui ne l’estimait pas moins, le récompense généreusement. La vie de ce poëte fortuné ne nous est pas connue. Il nous reste de lui quatre pièces, dont l’une se termine par un envoi au jeune roi de Castille Henri Ier, qui monta sur le trône en 1211, à l’âge de dix ans, et mourut en 1217. M. de Rochegude a traduit en vers français une des chansons d’Azémar.

C. W-r.

AZÉVÉDO (don Jérome d’), vice-roi des Indes, d’abord commandant général des Portugais dans l’île de Ceylan, reconnut Philippe II, après la conquête du Portugal par ce prince, et lui fit prêter serment par ses officiers, en 1597 ; mais l’île s’étant révoltée, en 1612, Azévédo fut contraint de se réfu-