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ses vœux, Banes professa la théologie pendant plus de trente-deux ans à Avila (où il fut le confesseur de Ste. Thérèse pendant huit ans), à Alcala de Henarés, à Valladolid, à Salamanque, et mourut à Medina del Campo, le 1er novembre 1604, à 77 ans. On a de lui : 1o  de Generatione et Corruptione, sive in Aristotelis ces libros commentaria et quæstiones, Salamanque, 1585, in-fol. ; Cologne, 1614, in-4o. 2o  Relectio de merito et augmente charitatis, Salamanque, 1590, in-8o. 3o  In Aristotelis Dialecticam. 4o  Institutiones minoris dialecticæ, hoc est summulæ, Cologne, 1618, in-80. 5o  Commentaria scholastica in primam partem Summæ S. Thomæ, nec non in secundam secundæ, Venise, 1602, 5 vol. in-fol. ; Douai, 1614-16, 2 vol. in-fol. La 1re édition parut à Salamanque, de 1584 à 1594. A. B-T.


BANG ou BANGIUS (Thomas), savant philologue, naquit en 1600, dans l’ile de Fionie, où son père était ministre. Quoique pauvre, il vint à Copenhague, et s’étant rendu agréable au chef de l’université, il y fit gratuitement son cours de théologie. Il se chargea ensuite de l’éducation de quelques jeunes gentilshommes, entre autres, du fils du grand trésorier de Danemark, dont il eut une pension. Avec ce secours il vint en Allemagne, et suivit les leçons des plus célèbres professeurs. En 1630, on lui offrit la chaire d’hébreu à Copenhague. Il ne l’accepta que sous la condition qu’on lui permettrait d’aller quelque temps étudier l’arabe et le syriaque sous Gab. Sionita, fameux maronite, alors à Paris. En 1652, il passa de la chaire d’hébreu à celle de théologie, et fut nommé conservateur de la bibliothèque de l’académie. Ce savant mourut le 27 octobre 1661, après une courte maladie. De quinze enfants qu’il avait eus de son mariage avec la fille d’un sénateur, un seul lui survécut. On a de Bang un assez grand nombre d’ouvrages remplis d’érudition ; mais ce sont pour la plupart des thèses et des programmes qui n’offrent plus guère d’intérêt[1]. On se contentera de citer : 1o  Observationum libri duo, Copenhague, 1640, in-8o. Ce sont des remarques que Bang fit par ordre du roi sur la Grammaire latine de Denys Jersin ou Jersinus, adoptée par les écoles de Danemark et de Norwége. 2o  Cœlum Orientis et prisci mundi triade carercitationum litteriararum repræsentatum, seu Exercitationes de litteris antiquis, ibid., 1657, in-4o. Cet ouvrage a été reproduit sous ce titre : Exercitationes philologico-philosophicæ, quibus malaria de ortu et progressa litterarum ex intimis et genuinis suis principiis pertractatur, Cracovie, 1691. C’est la même édition avec un autre frontispice. Dans cet ouvrage curieux et singulier, Bang recherche l’origine des lettres, des signes astronomiques et même des caractères cabalistiques. Il y expose et réfute les opinions des auteurs qui s’étaient occupés avant lui du même sujet, tels que Tesco-Ambrosio, Duret, Gaffarel, etc. Tous les savants danois contemporains l’ont comblé d’éloges. Bayle lui a consacré un article dans son Dictionnaire critique. W-S.


BANG (Frédéric-Louis), médecin danois, naquit dans l’ile de Séeland, le 4 janvier 1747. Après avoir fini ses études, il voyagea pendant quelques années, visita les hôpitaux de Berlin, Paris, Strasbourg, et y suivit les leçons des plus habiles professeurs. En 1775, il fut nommé premier médecin de l’hôpital Frédéric de Copenhague, fonction qu’il exerça longtemps avec un zèle digne d’être imité. Il enseigna la clinique dans cet hôpital et y recueillit avec le plus grand soin les objets dignes de remarque qui s’offrirent à sa pratique. En 1782, Bang fut élevé à la dignité de professeur à l’université de Copenhague ; il y rendit de grands services aux élèves, soit par ses leçons, soit par ses conversations instructives. En 1807, son habitation fut incendiée dans le bombardement de Copenhague par les Anglais, et il perdit sa bibliothèque et ses manuscrits. Il montra pendant toute sa vie un penchant pour la solitude et une grande piété. Dans ses dernières années, il s’occupa de poésie latine, et traduisit en vers hexamètres plusieurs morceaux choisis de la Bible. Quelques-uns ont été imprimés. Ce médecin mourut à Copenhague, le 26 décembre 1820. On a de lui : 1o  Selecta Diarii nosocomii Fridericiani Hafniensis, Copenhague, 1789, 2 vol. in-8o, traduit en allemand par Jugler, 1790, 2 vol. in-8o. Cet ouvrage, trop peu connu en France, est un journal ou recueil des faits cliniques que Bang a observés dans l’hôpital Frédéric, depuis 1782 jusqu’en 1787. C’est une mine féconde d’observations pratiques précieuses. Elles ne sont pas toujours assez détaillées ; et l’auteur a négligé d’indiquer la constitution atmosphérique de chaque mois. On trouve plusieurs autres années de cet intéressant journal, dans les Nouveaux Actes de la société de médecine de Copenhague. 2o  Praxis medica systematice exposita, ib., 1789, 1 vol. in-8o. Ce traité de médecine pratique est basé sur les observations recueillies dans l’ouvrage précédent, qui se montent à plus de 20,000, comme l’auteur l’annone lui-même dans sa préface. Quand il indique une méthode de traitement, il renvoie ordinairement aux faits nombreux de son journal qui en constatent l’utilité. Il a paru une 2e édition de cet ouvrage, avec des changements et des additions, en 1818 ; il a été traduit en allemand par Heinze en 1796. 3o  Pharmacopœa in usum nosocomii Fridericiani Hafniensis, ibid., 1788, in-8o. Cette pharmacopée est très-courte. Bang a encore publié plusieurs mémoires ou observations dans les Actes de la société de médecine de Copenhague ; il est aussi auteur de quelques ouvrages ascétiques. G-TH-R.


BANGIUS, ou BANG (Pierre), théologien suédois, né à Helsinburg, en 1633, d’abord professeur de théologie à l’université d’Abo, et ensuite évêque de Wiborg, mort en 1696. Pendant qu’il professait la théologie, il fit soutenir des thèses qui l’engagèrent dans une querelle très-animée avec Miltopœus, professeur de philosophie, et qui occasionnèrent un schisme dans l’université d’Abo. On a de Bangius plusieurs ouvrages en latin, parmi lesquels

  1. On en trouve une liste complète dans l’ouvrage, fort rare en France, d’Albert Bartholin : De Scriptis Danorum, Copenhague, 1666, p. 138.