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HISTOIRE DE FRANCE

les remplacèrent pas. Ils échouèrent plusieurs fois contre les Vasques et chargèrent un duc Genialis, sans doute un Romain d’Aquitaine, de les observer (vers 600)[1]. Cependant les géants de la montagne[2] descendaient peu à peu parmi les petits hommes du Béarn, dans leurs grosses capes rouges, et chaussés de l’abarca de crin, hommes, femmes, enfants, troupeaux, s’avançant vers le Nord ; les landes sont un vaste chemin. Aînés de l’ancien monde, ils venaient réclamer leur part des belles plaines sur tant d’usurpateurs qui s’étaient succédé, Galls, Romains et Germains. Ainsi, au septième siècle, dans la dissolution de l’empire neustrien, l’Aquitaine se trouva renouvelée par les Vasques, comme l’Ostrasie par les nouvelles immigrations germaniques. Des deux côtés, le nom suivit le peuple, et s’étendit avec lui ; le Nord s’appela la France, le Midi la Vasconia, la Gascogne. Celle-ci avança jusqu’à l’Adour, jusqu’à la Garonne, un instant jusqu’à la Loire. Alors eut lieu le choc.

Selon des traditions fort peu certaines, l’Aquitain Amandus, vers l’an 628, se serait fortifié dans ces contrées, battant les Francs par les Basques, et les Basques par les Francs. Il aurait donné sa fille à Charibert, frère de Dagobert ; après la mort de son gendre, il aurait défendu l’Aquitaine, au nom de ses petits-fils orphelins, contre leur oncle Dagobert. Peut-être le mariage de Charibert n’est-il qu’une fable inventée plus tard pour rattacher les grandes familles d’Aqui-

  1. App. 117.
  2. La taille des Basques est très haute, surtout en comparaison de celle des Béarnais.