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HISTOIRE DE FRANCE

Chauve avait défendu aux seigneurs d’élever des châteaux. Peu d’années s’écoulent, et une foule de châteaux se sont élevés ; partout les seigneurs arment leurs hommes, les barbares commencent à rencontrer des obstacles. Robert-le-Fort a péri en combattant les Northmans à Brisserte (866). Son fils Eudes, plus heureux, défend Paris contre eux en 885. Il sort de la ville, il y rentre à travers le camp des Northmans[1]. Ils lèvent le siège et vont encore échouer sous les murs de Sens. En 891, le roi de Germanie Arnulf force leur camp près de Louvain, et les précipite dans la Dyle. En 933 et 955, les empereurs saxons Henri-l’Oiseleur et Othon-le-Grand, remportent sur les Hongrois leurs fameuses victoires de Mersebourg et d’Augsbourg. Vers la même époque, l’évêque Izarn chasse les Sarrasins du Dauphiné, et le vicomte de Marseille, Guillaume, en délivre la Provence (965, 971).

Peu à peu les barbares se découragent ; ils se résignent au repos. Ils renoncent au brigandage, et demandent des terres. Les Northmans de la Loire, si terribles sous le vieil Hastings, qui les mena jusqu’en Toscane, sont repoussés d’Angleterre par le roi Alfred. Ils ne se soucient point d’y mourir, comme leur héros Regnard Lodbrog, dans un tonneau de vipères. Ils aiment mieux s’établir en France, sur la belle Loire. Ils possèdent Chartres, Tours et Blois. Leur chef Théobald, tige de la maison de Blois et Champagne, ferme la Loire aux invasions nouvelles, comme, tout à

  1. App. 185.