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APPENDICE

morique bondiront, la Cambrie sera remplie de joie, les chênes de Cornouailles verdiront. Les pierres parleront ; le détroit des Gaules sera resserré… Trois œufs seront couvés dans le nid, d’où sortiront renard, ours et loup. Surviendra le géant de l’iniquité, dont le regard glacera le monde d’effroi. »

(Galfrid. Monemutensis, l. IV.)

57 — page 123En attendant… elle chante cette grande race…

Voici la plus populaire des chansons galloises : elle est mêlée d’anglais et de gallois.

Doux est le champ du joyeux barde,
Ar hyd y Nôs (toute la nuit) ;
Doux le repos des pasteurs fatigués,
Ar hyd y Nôs ;
Et pour les cœurs oppressés de chagrin,
Obligés d’emprunter le masque de la joie,
Il y a trêve jusqu’au matin,
Ar hyd y Nôs.

(Cambro-Briton, novembre 1819.)

58 — page 124… la puissance de faire des rois, etc…

On couronnait le roi d’Irlande sur une pierre noirâtre, appelée la Pierre du Destin. Elle rendait un son clair, si l’élection était bonne. (Voyez Toland, p. 138.) D’Iona elle fut transportée dans le comté d’Argyle, puis à Scone, où l’on inaugurait les rois d’Écosse. Édouard Ier la fit placer, en 1300, à Westminster, sous le siège du couronnement. Les Écossais conservent l’oracle suivant : « Le peuple libre de l’Écosse fleurira, si cet oracle n’est point menteur : partout où sera la pierre fatale, il prévaudra par le droit du ciel. » Logan, I, 197. — En Danemark et en Suède, comme dans l’Irlande et l’Écosse, c’était sur une pierre qu’on faisait l’inauguration des chefs. — Id., page 198. Sur une belle colline verte, aux environs de Lanark, est une pierre creusée de main d’homme, où siégeait Wallace pour conférer avec ses chefs.


59 — page 125Une moitié du monde celtique perd sa langue, etc…

Voyez le Cambro-Briton (avec cette épigraphe : Kymri fu, Kymri fud). — Plusieurs lois défendaient aux Irlandais de parler le celtique, et de même aux Gallois, vers 1700. — Cambro-Briton, déc. 1821. Dans les principales écoles galloises, surtout dans le