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HISTOIRE DE FRANCE

dition autorisée, par une flotte royale, et sous la conduite du duc de Clarence, le propre fils d’Henri IV. C’était justement le moment où le nouveau comte de Flandre venait de renouveler les trêves marchandes avec les Anglais[1].

Voilà les princes d’accord pour agir contre l’ennemi. Le duc de Bourgogne se charge d’assiéger Calais, tandis que le duc d’Orléans fera la guerre en Guyenne. Calais et Bordeaux étaient bien les deux points à attaquer, mais ce n’était pas trop des forces réunies du royaume pour une seule des deux entreprises ; les tenter toutes deux à la fois, c’était tout manquer.

Calais ne pouvait guère se prendre que l’hiver et par un coup de main ; c’est ce que vit plus tard le grand Guise[2]. Le duc de Bourgogne avertit longuement l’ennemi par d’interminables préparatifs ; il rassembla des troupes considérables, des munitions infinies, douze cents canons[3], petits il est vrai. Il prit le temps de bâtir une ville de bois pour enfermer la ville. Pendant qu’il travaille et charpente, les Anglais ravitaillent la place, l’arment, la rendent imprenable.

Le duc d’Orléans ne réussit pas mieux. Il commença la campagne trop tard, comme à l’ordinaire, se mettant en route lorsqu’il eût fallu revenir. On lui disait bien pourtant qu’il ne trouverait plus rien dans la campagne, ni vivres ni fourrages, que l’hiver approchait ; il répondait avec légèreté que la gloire en serait plus grande d’avoir à vaincre l’Anglais et l’hiver.

  1. App. 78.
  2. L’hiver, au contraire, découragea le duc de Bourgogne. (Juvénal des Ursins.)
  3. App. 79.