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APPENDICE

87 — page 124Le duc d’Orléans fut enseveli à l’église des Célestins…

Les Célestins avaient été fondés par Pierre de Morone (Célestin V), ce simple d’esprit qui fut déposé du pontificat par Boniface VIII. En haine de Boniface, Philippe-le-Bel honora les Célestins, les fit venir en France, les établit dans la forêt de Compiègne (1308). Cet ordre devint très populaire en France. Tous les hommes importants du temps de Charles V et de Charles VI furent en relation intime avec cet ordre. Montaigu fit beaucoup de bien aux Célestins de Marcoussis. (Archives, L, 1539-1540.)


88 — page 124Tout le monde pleurait, les ennemis comme les amis…

Monstrelet, serviteur de la maison de Bourgogne, qui écrit à Cambrai (en la noble cité de Cambrai, t. I, p. 48), et certainement plusieurs années après l’événement, assure que le peuple se réjouit de cette mort. Le Religieux de Saint-Denis, ordinairement si bien informé, si près des événements, et qui semble les enregistrer à mesure qu’ils arrivent, ne dit rien de pareil. Il assure que le meurtrier lui-même parut affligé (folio 553) ; il ne croit pas, il est vrai, à la sincérité de cette douleur. Moi, j’y crois ; cette contradiction me paraît être dans la nature. L’apologiste du duc d’Orléans dit que le duc de Bourgogne pleurait et sanglotait : « Singultibus et lacrymis. » (Ibid., folio 593.)


89 — page 125Hier tout cela, aujourd’hui plus rien…

« … Et lui qui estoit le plus grand de ce royaume, après le Roy et ses enfans, est en si petit de temps, si chétif. Et qui cecidit, stabili non erat ille gradu. Agnosco nullam homini fiduciam, nisi in Deo ; et si parum videatur, illuscescat clarius… Parcat sibi Deus. » (Archives, Registres du Parlement. Plaidoiries, Matinée VI, folio 7, verso.)


90 — page 126On trouve aux Célestins la cellule où il aimait à se retirer…

Selon l’apologiste du duc d’Orléans (Religieux de Saint-Denis, ms., folio 594), il disait tous les jours le bréviaire : « Horas canonicas dicebat. » — « Il avoit, dit Sauval, sa cellule dans le dortoir des Célestins, laquelle y est encore en son entier. Il jeûnoit, veilloit avec les religieux, venoit à matines comme eux durant l’Avent et le Carême. Ce prince leur a donné la grande Bible en vélin, enluminée, qui avoit été à son père Charles V, et qu’on voit