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HISTOIRE DE FRANCE

de Charles VI aux Anglais, 2 oct. 1402. Bibl. royale, mss. Fontanieu, 105-6 ; Brienne, vol. XXXIV, p. 227.


98 — page 131Le duc de Bourgogne leur dit tout pâle…

« Se fecisse instigante Diabolo. » (Religieux, ms., folio 154.) — Plus loin, l’apologiste du duc d’Orléans rapporte cette parole comme avouée du duc de Bourgogne lui-même : « Tunc dixit quod Diabolus ad id ipsum tentaverat, et nunc sine verecundia sibimet contradicendo dicit quod optime fecit. » (Ibid., ms., folio 593.)


99 — page 132Il rassembla les États de Flandre, d’Artois, etc.

« Auxquels il fit remontrer publiquement comment à Paris il avoit fait occire Louis, duc d’Orléans ; et la cause pourquoi il l’avoit fait, il la fit lors divulguer par beaux articles et commanda que la copie en fût baillée par écrit à tous ceux qui la voudroient avoir ; pour lequel fait il pria qu’on lui voulsist faire aide à tous besoins qui lui pourroient survenir. A quoi lui fut répondu des Flamands que très volontiers aide lui feroient. » — Les Flamands lui étaient d’autant plus favorables en ce moment qu’il venait de leur obtenir une trêve de l’Angleterre. (Monstrelet, t. I, p. 207, 231.)


100 — page 133Il fit répandre le bruit qu’il n’avait fait que prévenir le duc d’Orléans…

Le duc de Bourgogne aurait pu soutenir cette assertion, si l’on s’en rapportait à la mauvaise traduction que Le Laboureur a faite du Religieux. Il lui fait dire ridiculement (p. 624) : « Ces flamèches de division causèrent un embrasement de haine et d’inimitié qu’on ne put esteindre et qui fit découvrir beaucoup d’apparence de conspirations sur la vie l’un de l’autre. » Il n’y a pas de conspirations dans le texte ; il dit : « In necem mutuam diu visi fuerunt publice aspirare. » (Folio 552.) — Cette récrimination atroce du meurtrier n’est, je crois, exprimée nettement que dans une chronique belge que j’ai déjà citée. Elle suppose, ce qui met le comble à l’invraisemblance, que le duc d’Orléans s’adressa à son ennemi mortel, Raoul d’Auquetonville, pour le décider à tuer le duc de Bourgogne : « Avint ce nonobstant, par commune voix et renommée, si comme on disoit, que ledit Dorliens avoit marchandé ou voloit marchander à Raoulet d’Actonville de tuer le duc de Bourgogne, lequel fait fu découvert par ledit Raoulet au duc de Bourgogne. » (Chronique ms., no 801 D (Bibliothèque de Bourgogne, à Bruxelles), folio 222.)