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une mesure générale ; le même comité central avait donné ordre au général Henriot d’arrêter les journalistes non patriotes. À midi, on vient encore chez Prudhomme pour l’emprisonner de nouveau ; on ne trouve que son commis ; n’importe, le commis est de bonne prise.

Le malentendu s’explique. Nouvel ordre du comité central pour élargir l’imprimeur. Mais violente réclamation du comité de section, qui proteste que le prisonnier est coupable et déclare, d’un ton menaçant, que le comité central est responsable des suites de cette démarche.

Ce ne fut que le 4 à midi et demi, après trois emprisonnements et trois élargissements en trois jours, que Prudhomme fut définitivement élargi.

Nous avons donné ce fait tout au long pour faire comprendre la lutte des trois autorités rivales : de la Commune, du comité central d’insurrection et des comités révolutionnaires de sections.

Le comité central, isolé, sans force ni base, ne pouvait tarder de se retirer. Sa retraite le délivrait lui-même, le dispensant de tenir au peuple la grande promesse de l’insurrection, celle de le nourrir et le solder, de lui créer l’armée révolutionnaire.


§ 3. — L’ARMÉE RÉVOLUTIONNAIRE (JUIN 1793).


Cet épouvantail des riches et de la propriété, cette terrible machine à ouvrir les coffres, desserrer