Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/121

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la liberté religieuse, dénoncée comme un dogme impie ; le protestantisme poussé à bout par des outrages sans nom ; les pasteurs d’Alsace, obligés de calmer, par une déclaration collective, leurs communes étonnées de tant de sauvages provocations ; un incroyable arrêté, obtenu par surprise, qui enlevait plus de la moitié des églises de campagne aux légitimes possesseurs ; un prêtre qui, assisté de ses paroissiens, jette au vent les os des Réformés, et cette impiété insolemment impunie ; le buste de Luther honteusement arraché d’une ville luthérienne ; la guerre latente, organisée dans cette sage province, et la tribune qui se tait sur de si étranges menées ; d’autre part, les jésuites deux plus plus nombreux sous la révolution qu’ils n’étaient sous la restauration, avec eux les maximes du corps qui reparaissent aussitôt, d’indicibles infamies que Pascal n’aurait pas même osé montrer pour les combattre, et que l’on revendique comme la pâture de tous les séminaires et de tous les confesseurs de France ; les évêques qui se retournent l’un après l’autre contre l’autorité qui les choisit, et malgré tant de trahisons, une facilité singulière à s’en attirer de nouvelles ; le bas clergé, dans une servitude absolue, nouveau prolétariat qui commence à s’enhardir jusqu’à la plainte ; et, au milieu de ce concours de choses,