Page:Millevoye - Œuvres complètes de Millevoye, I, 1837, éd. Pongerville.djvu/79

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LE RETOUR.


Sur le chaume de ces demeures
Déjà le soir s’est abaissé.
Sortons de l’asile où les heures
Comme des instants ont passé.
Souris, Amour, si la bergère,
Quittant la grotte bocagère,
En rapporte, selon mes vœux,
Un doux souvenir dans son âme,
Dans ses yeux une douce flamme,
Une feuille dans ses cheveux.




LA SOIRÉE.


J’entends la cloche de la nuit
Qui vers la cité nous rappelle ;
Le char léger qui nous conduit
Fend les airs : la route s’enfuit,
Le plaisir s’enfuit avec elle.
Des simples charmes du vallon
Aux pompeux ennuis du salon
Il faut passer, ma bien-aimée !
Pour nous vingt flambeaux éclatants
Vont remplacer dans peu d’instants
Le demi-jour de la ramée.
Nous allons, pour de froids discours,
Graves à la fois et frivoles,
Quitter ces entretiens si courts
Et qui renfermeront toujours
Plus de baisers que de paroles.
Mais, en dépit de tes atours,
Mon souvenir tendre et fidèle
Te reverra cent fois plus belle