Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/106

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prodiguer ; l’état où elle me trouva la fit soupirer ; les réflexions sur l’aventure de Sara terminées, on avisa aux amusements qu’on pourrait se procurer jusqu’à l’heure du dîner.

— L’abbé, dit Mme Valbouillant, devrait nous indiquer quelques-uns des jeux qui l’occupaient au collège.

Je lui dis que les plus usités étaient le cheval fondu, la main chaude et le pet-en-gueule.

— J’ai, dit Laure, joué quelquefois à la main chaude au couvent, j’étais quelquefois un demi-quart d’heure sans désemparer, cela m’ennuyait fort, et j’en avais la main toute engourdie.

— N’y aurait-il pas, dit l’évêque, un moyen de rendre ce jeu plus piquant ?

— En décidant que celle qui devinerait disposerait à son gré pour ses plaisirs de la personne devinée.

— Sans doute, dit la signora Magdalani, mais cependant nous y gagnerons peu de chose, nos volontés ne sont-elles pas la règle des désirs des hommes de la société ?

On disserta ensuite sur le cheval fondu, et l’on trouva du danger pour les reins de celui qui portait le principal fardeau, et on le rejeta ; quand on détailla le pet-en-gueule, il trouva plus de partisans ; mais il n’y avait que trois hommes pour quatre femmes ; c’était un inconvénient, mais la signora Magdalani, s’excusant avec grandeur d’âme, s’offrit à juger des coups.

— Soit, dit l’évêque ; vous recevrez pour épices les caresses du couple qui aura le mieux réussi.

Les choses ainsi convenues, tous les peignoirs